L'impasse entre le Canada et les géants de la technologie : un nouveau chapitre de la loi sur les nouvelles en ligne
Dans un geste audacieux, le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, a annoncé que le gouvernement fédéral avait cessé toute publicité sur Facebook et Instagram. Cette décision intervient au milieu d'un différend houleux sur la Loi sur les nouvelles en ligne avec les géants de la technologie Google et Meta.
Rodriguez a exprimé sa déception face à la décision de Facebook de bloquer les informations, la qualifiant de "déraisonnable" et "irresponsable". Cela a conduit à la décision du gouvernement de suspendre la publicité sur Facebook et Instagram.
La loi sur les informations en ligne, également connue sous le nom de C-18, est entrée en vigueur le 22 juin. Cette loi oblige des entreprises comme Google et Meta à payer les organes de presse chaque fois qu'un utilisateur accède à une histoire Web via un lien sur leurs plateformes.
La Loi sur les nouvelles en ligne vise à soutenir les médias qui ont souffert financièrement du fait que la publicité s'est largement déplacée vers les plateformes numériques. Le projet de loi a été présenté comme un moyen de maintenir la solvabilité des organes d'information après le passage massif de la publicité sur les plateformes numériques. Anéantissant pratiquement une source de revenus majeure pour le journalisme.
Alors que Google a montré sa volonté de trouver une solution, Meta a été moins coopératif. La décision de Meta de bloquer le contenu des nouvelles au Canada a été accueillie avec déception et critiques. D'autre part, le potentiel de Google à emboîter le pas a suscité des inquiétudes.
Rodriguez a déclaré qu'il avait toujours des conversations avec Google et qu'il était convaincu qu'un accord pouvait être conclu. Cependant, Meta a adopté une approche différente et n'est actuellement pas en pourparlers avec le gouvernement.
La loi sur les nouvelles en ligne comme outil pour la démocratie
Les partisans de la Loi sur les nouvelles en ligne soutiennent qu'il s'agit d'un outil nécessaire à la démocratie. Ils estiment que les géants de la technologie devraient considérer la loi comme une opportunité de démontrer leur engagement envers la démocratie en soutenant une presse libre et objective et en luttant contre la désinformation.
Le député bloquiste Martin Champoux a souligné que les entreprises qui font des affaires au Canada doivent respecter les valeurs canadiennes et se conformer aux lois canadiennes. Il a en outre déclaré que C-18 est un outil nécessaire pour garantir cela.
La loi pourrait potentiellement apporter des avantages financiers aux organes de presse. Par exemple, Radio-Canada pourrait voir un avantage financier en vertu de C-18. Ce qui oblige Radio-Canada à fournir un rapport annuel sur toute compensation pour les nouvelles qu'elle reçoit des opérateurs numériques.
Cela pourrait fournir un coup de pouce financier indispensable aux organes de presse qui ont du mal à l'ère numérique.
L'avenir du Loi sur les nouvelles en ligne reste incertain. Alors que certains partis se sont engagés à sa mise en œuvre, d'autres, comme les conservateurs, ont exprimé leur opposition, la qualifiant de loi de censure.
La porte-parole conservatrice du Patrimoine, Rachael Thomas, a publié une déclaration qualifiant C-18 de loi sur la censure qui limite ce que les Canadiens peuvent voir en ligne.
Au fur et à mesure que la situation évoluera, l'impact de la Loi sur le paysage numérique et l'avenir de la consommation de nouvelles au Canada deviendra plus clair. La loi représente un changement significatif dans la relation entre les géants de la technologie et les organes de presse. Et ses effets à long terme ne sont pas encore visibles.