L'effondrement de Lynx Air révèle les défis auxquels sont confrontés les transporteurs à rabais au Canada
La disparition de Lynx Air met en lumière les problèmes auxquels sont confrontées les compagnies aériennes à bas prix dans un pays doté d'un duopole aérien dominant.
La disparition de Lynx Air met en lumière les problèmes auxquels sont confrontées les compagnies aériennes à bas prix dans un pays doté d'un duopole aérien dominant. "L'échec de Lynx Air met en lumière les difficultés auxquelles les transporteurs à bas prix sont confrontés lorsqu'ils rivalisent avec des acteurs majeurs aux poches plus riches", a déclaré l'expert en aviation John Gradek.
Lynx Air a cessé ses activités fin février en raison de difficultés financières, quelques semaines seulement après l'échec des rumeurs d'une fusion avec Flair Airlines. Cet effondrement est le dernier d'une série de faillites de compagnies aériennes à bas prix au Canada au cours des 30 dernières années. Les guerres de prix initiées par les nouvelles compagnies Lynx et Flair Airlines ont attiré des passagers mais n'ont pas réussi à générer des bénéfices durables. Lorsque les grands transporteurs Air Canada et WestJet ont égalé leurs tarifs l'automne dernier, les rabais sur lesquels Lynx comptait pour rivaliser ont disparu.
Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné pour Lynx ?
Fortement dépendante des bas tarifs, Lynx Air a eu du mal à réaliser des bénéfices alors même que le nombre de passagers augmentait. Les détails financiers de la compagnie aérienne restent confidentiels, mais des documents judiciaires suggèrent que des problèmes de remboursement de la dette ont contribué à sa disparition. Une rumeur de fusion avec Flair Airlines, également à court d'argent, a également échoué. Sans les revenus ou les ressources des grands transporteurs, les compagnies aériennes à bas prix comme Lynx disposent de peu de flexibilité lorsque le climat économique évolue. La récession imminente a encore érodé la demande de voyages, laissant Lynx sans coussin financier.
Les régulateurs pourraient envisager des politiques favorisant une saine concurrence sans mettre en danger les transporteurs. « Des prix planchers ou des limites aux comportements prédateurs pourraient permettre aux remises de survivre aux récessions », a déclaré Gradek. Pour l’instant, le Canada reste un marché difficile pour les concurrents à bas prix du duopole Air Canada-WestJet. L'effondrement de Lynx souligne la position précaire des transporteurs à rabais au Canada et la nécessité d'un paysage concurrentiel dans lequel tous les acteurs peuvent prospérer. Seuls des changements systémiques peuvent permettre à des alternatives au duo dominant de parvenir à une durabilité à long terme.